[Témoignage] La méditation
« Dans ce témoignage, je vais aborder la méditation, telle que je la pratique, pourquoi je la pratique et ce qu’elle m’a apporté. Il est important de préciser dès le début que je ne suis pas une experte du tout, je pratique la méditation depuis quelques mois seulement (environ 6). Mais en parcourant ce site, pour cette partie j’ai immédiatement pensé à ce sujet car j’ai expérimenté il y a peu une sensation bien particulière grâce à elle.
Une aide à la thérapie
Quelques précisions d’abord sur mon propre parcours, je consulte une psychologue pour diverses raisons qui m’appartiennent, et notamment un grand manque de confiance en moi, une dévalorisation permanente, des angoisses et de l’anxiété marquée. Mes pensées, négatives, ont tendance à m’embarquer et c’est pour cette raison que je manque de confiance et tout ce que j’ai exprimé auparavant. Ainsi, ma tête me dit que je suis nulle et moi j’y crois. C’est bien ancré car ce processus est en place et se répète depuis pas mal d’années.
Dès la fin de la première séance, la psychologue me fait part de son « diagnostic » et me propose une première approche pour aborder ma vie plus sereinement à long terme : la méditation.
Le but de la méditation, m’explique ma psychologue, est d’arriver à terme, non pas à faire taire mes pensées car c’est impossible (très difficile même pour les pratiquants chevronnés) mais de constater le chemin qu’elles prennent et de décider de ne pas les suivre. Elle a utilisé la métaphore suivante : mes pensées sont un train lancé à vive allure (à l’image de la façon dont elles peuvent s’enchaîner je trouve ça très parlant).
Il s’agit donc en pratiquant la méditation de prendre conscience de la direction que prend le train, et de choisir de descendre plutôt que se faire embarquer de force. Les pensées iront toujours où elles ont envie d’aller, mais sans moi. Cette idée m’a séduite – pour un temps – car je me suis rendu compte ensuite de la difficulté de l’exercice. La méditation qu’elle recommande pour cela est la méditation en pleine conscience (j’imagine qu’il y a une multitude de méditations différentes, mais je ne m’y connais pas du tout. Je mettrai les liens que j’ai utilisé sur ses conseils en fin d’article). Il s’agit de se poser dans une position confortable et de centrer son attention sur un point particulier (la respiration ici). Et c’est terriblement difficile. Les pensées filent ailleurs à chaque seconde et j’ai l’impression de les ramener des centaines de fois sur mes dix premières minutes. Parfois je m’égare longtemps avant de prendre conscience que je ne pense plus du tout à ma respiration, puis de me concentrer à nouveau sur le souffle.
J’ai fait part de cette expérience à ma psy qui m’a bien fait comprendre que le plus important dans l’exercice n’est pas de diminuer le nombre de dérives de l’esprit, mais bien de prendre conscience qu’il est parti, de le ramener et surtout en étant bienveillant. C’est-à-dire qu’il ne faut pas se juger, les pensées s’éloignent et c’est normal, il faut se féliciter de le remarquer et d’arriver à ramener l’attention à la respiration. La bienveillance est la clé pour avancer.
Une histoire de progrès
Je ne cacherai pas que les premières séances ont été laborieuses. Mon esprit n’aime pas du tout cette idée de le contraindre et de l’apaiser, et j’ai toujours « mieux à faire » (ce qui est faux, évidemment, et puis ça ne prend que 10-20 min dans une journée). Dans un premier temps je faisais mes séances avec des vidéos Youtube, car le faire seule demande déjà un peu d’entraînement je trouve. J’ai été consciencieuse le premier mois, puis j’ai commencé à lâcher un peu la méditation. Je ne voyais pas de progrès et je trouvais contraignant de prendre cette nouvelle habitude.
J’en ai parlé honnêtement à ma thérapeute, même si j’avais un peu honte, qui m’a expliqué qu’il fallait que je m’y oblige en mettant un rappel et qu’une fois l’habitude prise ça irait mieux, mais qu’il ne fallait surtout pas que je lâche, car c’est comme le sport, on ne peut pas devenir bon quand on pratique pour la première fois. J’ai encore repoussé un peu la chose avant de reprendre une séance, qui s’est passée comme les autres. J’étais un peu calme après, mais rien de fantastique et rien qui soit durable surtout.
Et puis, sans prévenir, est arrivée la révélation. Une journée où j’étais à la maison, je n’ai pas pensé à faire la méditation, mais j’en ai ressenti le besoin, profondément en moi, qui m’a frappé soudainement. Alors je n’ai pas hésité, je me suis installée et j’ai fait une séance comme j’en ai l’habitude (environ 15 min). Et là, une fois la séance terminée, je l’ai prolongée et j’en ai fait une deuxième dans la foulée car j’avais atteint un état que je n’espérais pas et que je n’avais jamais connu consciemment (du moins que je m’en souvienne).
Méditer pour calmer ses pensées
Si je devais faire une métaphore de mon esprit, je dirais qu’en temps normal mes pensées sont comme la mer, souvent agitée, mais surtout qui s’étendent vers l’infini et dans toutes les directions, et lors des tempêtes, qui arrivent régulièrement, les vagues de mes pensées sont incontrôlables et entraînent tout sur leur passage. Après cette séance de méditation, la mer s’était changée en ruisseau, qui coulait tranquillement dans une seule direction, sans déborder de son lit. Mes pensées étaient calmes, mon esprit apaisé et je me sentais réellement bien.
Alors évidemment, cet état n’a pas duré plus de quelques heures, mais j’ai touché du doigt ce que la méditation à long terme pouvait m’apporter : du calme, du répit, du repos surtout. Se battre constamment contre un esprit qui part dans tous les sens est épuisant. Pour la première fois je n’avais rien à combattre, je contemplais le ruisseau et le suivais en flânant. Et c’est si agréable, j’en étais presque euphorique.
Je ne pense pas que mon expérience soit unique, et si ma thérapeute me l’a conseillée, c’est pour arriver dans les périodes difficiles à approcher de cette étape.
Bien sûr je ne suis qu’au début de l’apprentissage, il y a des moments où il m’est impossible de méditer car je suis trop anxieuse et mon esprit refuse de se soumettre à l’exercice ou parfois je n’ai pas la force de lutter contre moi-même. Mais grâce à ce que j’ai expérimenté, je suis à nouveau motivée pour me contraindre à instaurer cette habitude, car je sais qu’elle est bénéfique pour moi actuellement, même si je n’en ressens pas encore les effets pleinement.
Méditer pour identifier ses émotions
Une autre expérience que la méditation m’a apportée me semble importante à mentionner. Cela s’est passé lors de mon premier mois de méditation. Pour une raison tout à fait futile, je me suis emportée, la colère s’emparant de moi subitement et violemment. J’ai décidé d’aller méditer instantanément (cette pratique étant nouvelle, j’y ai pensé tout de suite). Quelques minutes après avoir commencé, la colère s’est changée en tristesse, profonde, qui ont fait monter les larmes.
Une discussion avec la psychologue m’a permis d’éclaircir ce phénomène. La méditation n’a pas changé ma colère en tristesse. Mais l’évènement qui avait déclenché ma colère m’avait blessée, avait provoqué en moi une grande tristesse, qui s’était manifestée par cette colère. La tristesse est considérée dans notre société comme une faiblesse, comme quelque chose qu’il ne faut pas montrer. Elle se cache alors derrière la colère, attribut viril, qui est acceptée socialement. Bien sûr, ce cheminement se fait inconsciemment, mais le résultat est là. La méditation m’a donc permis de mieux comprendre ma réaction, de comprendre comment je fonctionne, de comprendre pourquoi cet événement anodin a déclenché une colère qui n’avait pas lieu d’être. La méditation permet de renouer avec soi, de faire une véritable introspection et peut ainsi apporter quelques réponses.
La bienveillance est clé
La méditation de pleine conscience est vraiment quelque chose que je recommande. C’est peut être difficile au début, surtout sans résultat, mais c’est un travail de longue haleine. Cela prend du temps, oui, mais 15-20 min par semaine ou tous les deux, trois jours, qu’est-ce que c’est ? Je prends le temps que j’utilise d’habitude pour traîner sur les réseaux sociaux (qui n’est donc pas vital ou nécessaire) pour méditer et j’ai le temps de vivre normalement.
La chose la plus importante à retenir c’est de faire preuve de bienveillance pendant l’exercice. Faire revenir ses pensées un nombre incalculable de fois est normal, et rien que le fait de s’en rendre compte et de le faire revenir à un point fixe est une réussite.
Je pense que cela peut aider les personnes avec mon profil émotionnel, des pensées qui s’échappent dans tous les sens, de l’anxiété et ce genre de chose. Cela peut surement convenir pour d’autres problèmes mais encore une fois, je ne m’y connais pas assez pour juger. Cela peut aussi convenir à des personnes sans trouble et qui veulent se reconnecter avec leur corps et leur esprit, pourquoi pas !
Ce n’est qu’une expérience personnelle que je partage ici mais j’espère qu’elle aura lancé des pistes d’idées pour certain·es d’entre vous.
Cela ne coûte rien de tenter ! Et surtout essayez de ne pas abandonner car le chemin est long. Évidemment, si on décroche, il ne faut pas se juger, j’ai bien moi même passé plusieurs semaines sans méditer avant de reprendre, et la psy était tout à fait compréhensive, le mur auquel je me heurtais était justifié. Le tout est de s’accrocher comme on peut, toujours avec bienveillance.
Voici les deux liens avec lesquels j’ai commencé :
Je vous recommande également l’application PetitBambou. La majorité est payante mais il y a un programme gratuit (que je fais) qui est vraiment bien. »
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Merci à Miina pour ce beau témoignage !
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