Je l'ai vécu

[Témoignage] Violence sans mots

C’est tellement brusque.

Tellement violent.

J’ai encore des difficultés pour mettre les mots dessus.

Mais les mots libérés guérissent l’âme et je dois les trouver. Je dois réussir à exprimer comment je me sens. Sinon, mon coeur va se retrouver fermé dans une boîte au fond d’une cabane de jardin, et la seule pensée d’aimer à nouveau, et d’aimer pour de bon, me terrifiera.

J’ai l’impression que c’est quelque chose qui me dépasse complètement.

Eeelys K*, Septembre 2017

(* pseudonyme)


Note supplémentaire de l’auteur : Oui, ma page de journal commence de cette façon brute – sans explication préalable. Je pense que je n’arrivais même pas à expliquer ce que je décris comme « violent » à ce moment-là. Ca me semblait trop difficile. Je pouvais juste décrire l’effet sur moi.

Maintenant, un an plus tard, je peux vous dire ce que c’était. C’était comme un coup soudain à la poitrine, des souvenirs douleureux qui me revenaient, où j’avais eu des envies irraisonnées de me faire du mal et de sauter en haut d’une falaise à peine un mois plus tôt. Je m’en étais sortie in extremis. C’est comme si mon cerveau avait essayé d’atteindre à ma vie sans mon accord. Imaginez ne plus vous sentir chez vous, même dans votre propre corps : c’est là la violence que j’ai décrit.


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